L’histoire de l’Enfant Jésus
Dès le début …
L’incarnation et l’enfance de Jésus ont été représentées dès les premiers siècles de l’Église. Par ces images, les chrétiens prient le Fils de Dieu qui a pris chair pour nous sauver et ils rappellent, comme un programme de vie, ses paroles : « Si vous ne deviendrez pas comme les enfants, vous n’entrerez pas au royaume de Dieu » (Mt. 11, 29 ; 18,3).
Un don pour le Carmel
L’amour pour l’humanité de Jésus et son enfance a marqué la vie et la spiritualité de S. Thérèse de Jésus et de S. Jean de la Croix, qui l’ont transmise à l’Ordre des Carmes Déchaux fondé par eux-mêmes.
Ils nous enseignent à contempler le Dieu-homme de la crèche jusqu’à la croix, et à méditer et imiter les Mystères de sa vie. Pour cette raison, au Carmel, les images qui rappellent l’enfance ou la Passion de Jésus ont été toujours familières. En particulier s. Thérèse portait toujours dans les Monastères qu’elle fondait quelques jolies petites statues de l’Enfant Jésus richement ornées, selon la coutume de l’époque baroque.
L’image du Petit Roi arrive à Prague
Parmi les nombreuses témoignages de cette vénération, la plus célèbre c’est celle de la statue de l’Enfant Jésus de Prague, offerte aux Carmes Déchaux de cette ville en 1628 par la princesse Polissena Lobkowitz. Elle représente l’Enfant Jésus en habits royaux et avec les emblèmes du roi, en train de bénir, en soulignant ainsi, d’un côté la vraie humanité et en même temps de l’autre côté sa divinité.
La statue, toujours gardée et vénérée à Prague, arrive de l’Espagne et elle est très semblable aux statues appartenues à S. Thérèse et à S. Jean de la Croix. Devant cette image un nombre croissant de personnes a élevé au ciel ses prières en recevant réconfort, grâces et miracles, et cette image s’est rapidement répandue dans tout le monde, surtout par l’œuvre des Carmes Déchaux.
Le grand apôtre de cette dévotion a été le Père Cyrille de la Mère de Dieu (mort en 1675), à qui l’Enfant Jésus promit : « Plus vous me honorerez, plus je vais vous favoriser ».
Une période de «dissimulation»
A Prague, les Carmes Déchaux, furent contraints de quitter le Sanctuaire à cause des lois de « l’empereur sacristain » Joseph II (1784), et le culte à l’Enfant Jésus rencontra en Bohème une longue période de déclin. Entre le XIX et le XX siècle, il y eut une reprise du culte, et pendant cette époque, l’image eue une grande diffusion dans tout le monde par l’œuvre, encore une fois, des Carmes Déchaux et des Carmélites Déchaussées.
>Ainsi la statue du Petit Roi a été vénérée par S. Thérèse de Lisieux (morte en 1897), maîtresse de « l’enfance spirituelle », et par S. Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) (morte en 1942), qui se rendit en pèlerinage à Prague, écrivant de très belles pages sur la royauté de l’Enfant Dieu.
A Arenzano reprend la dévotion
Le culte à l’Enfant Jésus arriva dans la ville de Arenzano en 1900, à cause d’un petit tableau exposé par les Pères Carmes à l’intérieur de leur petite église. Ce simple geste de piété donna naissance à un mouvement extraordinaire de dévotion, accompagné par les grâces et les miracles.
Le flux croissant de dévoués justifia la construction du sanctuaire – le premier au monde dédie à l’Enfant Jésus – commencée en 1904 et en 1908 l’ouverture officielle du Sanctuaire. En 1924 la statue étaient solennellement couronnée par le Cardinal Raffaele Merry Del Val, envoyé par le Pape Pie XI, qui, en 1928, conférait le titre de Basilique.
En 1951, par la volonté du Supérieur Provincial, le Père Anastasio Ballestrero ( devenu ensuite le Supérieur Général des Carmes Déchaux, Archevêque de Bari et de Turin, Cardinal et Président de la Conférence Épiscopale Italienne (CEI)), on ouvrit le Séminaire de l’Enfant Jésus qui, encore aujourd’hui, accueille les garçons du Collège et du Lycée qui se préparent à la vie sacerdotale et à la vie consacrée. Pendant les années ’60, la Basilique a été agrandie par la création des transepts et enrichie par les poteries de l’artiste A. Biancini, les statues de G. Galletti et la crèche permanente en poterie de E. Salino. A partir du 1971, fonctionne le centre d’animation missionnaire en liaison avec la République Centrafricaine. Aujourd’hui le sanctuaire est parmi les premiers de la Ligurie par nombre de pèlerins qui arrivent de toute l’Italie et de l’étranger.
Prague germe à nouveau
Après les suppressions (dont nous avons parlé), l’ « hiver spirituel » à Prague deviendra encore plus sévère à cause de l’occupation nazie et, plus tard, à cause du régime communiste. Cette situation changea seulement en 1989 avec la « révolution du velours » : Prague, ville historique et artistique, aux profondes racines chrétiennes, put redevenir une ville libre et un nouveau pole culturel d’Europe.
Ainsi, après plus de deux siècles d’absence, les Carmes Déchaux purent enfin revenir à Prague en 1994, en partant du sanctuaire de Arenzano, lequel, entre temps, était devenu le nouveau centre de diffusion concernant la dévotion à l’Enfant Jésus. Par conséquent, en ces dernières années , le Sanctuaire de Prague a connu une nouvelle saison de développement, de dévotion, de pèlerinages et de miracles, que l’Enfant Jésus donne à ses dévoués dans chaque partie du monde, mais, surtout, dans les lieux à lui dédiés.